Écrire, lire et filmer la guerre par Patrick Buisson

Vendredi et Samedi 2 et 3 novembre, monsieur le maire Jacques Bompard a accueilli monsieur Patrick Buisson pour la présentation de ses trois films documentaires : Les Manants du Roi, Si je mourais là-bas et Les dieux meurent en Algérie.

Chacun de ces films racontait, par la voix d’écrivains et des extraits de leurs oeuvres, la guerre et ceux qui l’ont vécu.
Les Manants du Roi présente des personnages fictionnels mais réalistes. Selon les mots de l’auteur,
"Il est aussi le témoignage de ce dont est capable un peuple qui refuse de se soumettre."
Si je mourais là-bas est plein de l’ambivalence de ceux qui ont souffert et de ceux qui en sont sortis grandis ; de ceux qui en ont été annoblis et de ceux qui en ont été salis. Alors il faut prendre au premier degré tel qu’il les l’écrivit ces vers d’Apollinaire
« Ah Dieu que la guerre est jolie
Avec ses chants, ses longs loisirs »

ou encore
« Le temps est aux instincts brutaux
Pareil à l’amour est la guerre »

autant que ces mots de Bernanos :
« Mais le sentiment chrétien, qu’on ne fait pas taire, crie au-dessus de tout que cette danse de sauvages n’a rien qui ressemble à la guerre, et que les cœurs d’un peu de fierté, après avoir librement consenti au sacrifice, peuvent apprécier à sa valeur la nouvelle barbarie ».
Enfin, Les dieux meurent en Algérie présentent la tragédie algérienne à travers les écrits de chaque camp. Soldats Français et hommes du FLN, guerriers des deux parties,
"la guerre d’Algérie est une guerre sans équivalent dans l’histoire. Ce fut une guerre gigogne grosse de quatre guerres civiles : derrière la guerre entre l’armée française et l’ALN, il y eut aussi une guerre entre les algériens du FLN et ceux du MNA de Messali Hadj, peut-être la plus meurtrière de toutes, une guerre entre les soldats de l’ALN et les harkis et supplétifs qui avaient fait le choix de la France, sans conteste la plus cruelle de toutes."
Et en définitive,
"c’est la cause des moudjahidines irriguée par les « archaïsmes » du sentiment national et de l’esprit religieux qui a eu finalement raison de la modernité et du matérialisme de la société française."