Kielce est une ville de Pologne, chef-lieu de la voïvodie de Sainte-Croix. Kielce est un important centre économique et politique. Sa population compte 205 655 habitants (2008).
La ville est le chef-lieu du powiat de Kielce, sans se trouver sur son territoire car elle constitue une ville-powiat distincte.
Kielce se situe au sud de la Pologne, au milieu des Monts Sainte-Croix. Elle est traversée par une petite rivière, la Silnica. Ancien centre important pour l’exploitation de la pierre, Kielce est de nos jours un centre de commerce et de culture.
Depuis le ve siècle av. J.-C. jusqu’au vie siècle la zone de Kielce est habitée par des Celtes. Chassant dans les immenses forêts voisines, les Celtes aménagent la majeure partie de la région, maintenant connue sous le nom de Petite-Pologne (Małopolska) avant d’être chassés par la tribu slave des Vislanes. Les territoires des Vislanes sont d’abord sous contrôle de la Bohême, avant de passer sous celui de la dynastie des Piast pour devenir une région de la Pologne actuelle. Selon une légende locale, Mieszko II Lambert, fils de Boleslas II de Pologne, est attaqué dans la forêt par une bande des brigands. Il est sauvé par une vision de saint Adalbert, qui lui donne à boire l’eau d’une rivière qui le rend plus puissant. À terre, Mieszko remarque des défenses d’un sanglier. Le village reçoit le nom de Kiełce (ancien terme polonais pour les défenses de sanglier). Sur le lieu de la vision, une église en bois est érigée. La rivière magique reçoit le nom de « Silnica » (en polonais, « siła » signifie force).
En réalité la zone des Monts Sainte-Croix, jusqu’au xie siècle n’est pas très peuplée. Les premiers chasseurs établissent des campements permanents aux pieds des montagnes. Ils ont besoin d’un lieu pour le commerce des fourrures, de la viande, et d’autres produits de nécessités. Ainsi nait le marché de Kielce. Au xiie siècle selon le nouveau règlement, Kielce devient propriété des évêques de Cracovie qui y établissent une église en bois et un manoir. En 1171 une église de pierre est érigée par l’évêque Gedeon Gryf. À ce moment-là Vincent Kadlubek fonde une école paroissiale à Kielce. En 1295 la ville se voit attribuer les droits de ville. Au xiiie siècle, Kielce est détruite par une invasion mongole conduite par Ögedei Khan, mais est rapidement reconstruite.
La zone autour de Kielce est riche en minéraux tels que le cuivre et le fer et en pierre à chaux. Au xve siècle Kielce devient un important centre de métallurgie. Il y a également plusieurs fabriques de verre et des armureries. En 1527 l’évêque Piotr Tomicki fait construire un clocher pour l’église et entre 1637 et 1642 un palais Renaissance est érigé près du marché. Il est l’un des très rares exemples d’architecture française de la Renaissance en Pologne et le seul exemple de manoir construit par un magnat depuis la dynastie des Waza.
Pendant la Première guerre du Nord, période de l’invasion suédoise (1648-1667), aussi appelée le Déluge (Potop) la ville est incendiée par les Suédois. Seuls le palais et l’église y échappent. Mais grâce à l’initiative de l’évêque Andrzej Załuski, la ville est reconstruite. En 1761, Kielce compte 4 000 habitants. En 1789, Kielce est intégrée au royaume et les bourgeois se voient accorder le droit d’élire leurs propres représentants à la Diète. Jusqu’à la fin du xviiie siècle l’économie de la ville connait une période d’évolution rapide. Une brasserie est fondée, ainsi que plusieurs briqueteries, un haras, un hôpital, des écoles et une université religieuse.
Du fait du troisième partage de la Pologne, la ville est annexée par l’Autriche. Pendant la guerre de 1809 elle est conquise par le prince Józef Poniatowski et intégrée au duché de Varsovie. Mais après la chute de Napoléon Bonaparte en 1815, elle est intégrée à l’Empire russe. Grâce aux efforts de Stanisław Staszic, Kielce devient le centre de la nouvelle zone industrielle Vieille-Pologne (Staropolski Okręg Przemysłowy). La ville se développe rapidement. De nouvelles mines, carrières et des usines sont construites. En 1816, une Université technique est fondée à Kielce. Cependant, après la mort de Staszic, la zone industrielle diminue et en 1826, l’école est déplacée à Varsovie pour devenir l’Université de technologie de Varsovie.
En 1830, les habitants de Kielce participent à l’Insurrection de novembre contre la Russie. En 1844, le prêtre Piotr Ściegienny imagine un soulèvement local pour libérer Kielce de l’Empire russe, il sera déporté en Sibérie. En 1863, Kielce participe à l’Insurrection de janvier. En représailles, les autorités tsaristes ferment toutes les écoles polonaises et transforment Kielce en ville de garnison. La langue polonaise est interdite. En 1867 Kielce devient la capitale du nouveau gouvernement de Kielce, composé de sept ouiezds.
Après la Première Guerre mondiale, Kielce est la première ville libérée de l’occupant russe par les légions polonaises de Józef Piłsudski. Après 123 ans de partages, la Pologne regagne son indépendance, Kielce devient capitale de Voïvodie. Les plans de renforcement de l’industrie lourde font de Kielce le nœud principal de la zone industrielle centrale. La ville loge plusieurs grandes usines, parmi elles l’usine de munitions Granat et l’usine Społem de transformation de produits alimentaires.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les habitants de Kielce et de sa banlieue sont incorporés dans la Westerplatte (1939) ainsi que dans la brigade blindée du général Stanislaw Maczek. La ville est un centre important de la Résistance polonaise. Il y a plusieurs groupes de résistance actifs dans la ville. D’ailleurs, les collines et les forêts de Monts Sainte-Croix deviennent le théâtre d’activités partisanes. La petite ville de Pińczów, à 30 kilomètres de Kielce est aussi la capitale de la « République de Pińczów », territoire libéré et administré par les partisans. Le 23 mai 1943, 45 enfants juifs âgés de 15 mois à 15 ans, survivants du ghetto de la ville, sont exécutés (en) par les nazis dans le cimetière de la ville. La résistanceinflige des lourdes pertes aux Allemands et participera plus tard à la libération finale en janvier 1945. Mais des milliers d’habitants de Kielce, dont la quasi-totalité de la communauté juive, ont perdu la vie.
En juillet 1946, des survivants de l’Holocauste revenant à Kielce sont massacrés (pogrom de Kielce) - 40 juifs et 2 chrétiens - sans que la police ou les services de sécurité intérieure n’interviennent. À ce jour il existe plusieurs théories à ce sujet et la vérité est bien cachée. Ces évènements constituent une des plus sombres pages de l’histoire de la ville.
La ville de Kielce possède des accords internationaux grâce à ses différents jumelages.
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