Les platanes : empreinte écologique ou facteur de pollution ?

Depuis un mois, les oppositions opportunistes se sont emparés du sort des 4 platanes situés au nord du boulevard Daladier. C’est ni plus ni moins du « greenwashing » politique uniquement fondé sur l’émotionnel sans connaissance technique ni scientifique du dossier.

D’une part l’abattage de ces platanes est techniquement obligatoire dans le cadre des travaux de restructuration du boulevard Daladier, validé par les Architectes des Bâtiments de France (ABF), qui commenceront dans un mois.
La nécessité d’ouvrir les tranchées de 3,5 mètres de profondeur sous les trottoirs - la DirMed n’autorise pas le passage des réseaux sous la chaussée - pour réhabiliter et mettre en place les réseaux humides des eaux usées, des eaux de pluie, et de la Beaussenque, puis de placer les réseaux électriques généraux, ceux de l’éclairage public, ceux de la téléphonie et de la fibre est incompatible avec la présence de ces platanes. Ajoutons que la mise en place de voies cyclables dans les deux sens pour permettre la jonction Via Venaissia - Via Rhona contraint à un élargissement de la chaussée d’un total de 9 mètres.

D’autre part, les platanes sont l’une des espèces les plus polluantes et les plus allergènes d’après les experts en botanique. Depuis les années 1960, toutes les études mettent en garde contre le pollen, le duvet et les poils du platane. Si l’alerte a baissé d’intensité, « ceci est probablement lié au fait que le nombre de ces arbres ont été coupés parce qu’ils étaient atteints d’une maladie parasitaire »*. Bref, le platane est l’une des causes principales de l’asthme et du rhume des foins. Les animaux peuvent aussi être gravement irrités par sa pollution aérobiologique. « On peut concevoir la gravités effets irritatifs des particules issues des poils des akènes dans les cas de rhinopharyngites chez les jeunes enfants, d’emphysème et de cancer du poumon, dans l’exacerbation des crises d’asthme et lors des épidémies de grippe »**, mettent en garde les scientifiques. Médecins, botanistes et paysagistes sont d’accord en un point : il faut désormais s’abstenir de planter dans les villes platanes, saules et peupliers, responsables d’irritations et d’allergies ! D’où la plantation de 31 arbres supplémentaires d’essences méditerranéennes le long du boulevard Daladier au terme des travaux.

Que nos « écolos » du dimanche cessent donc de vouloir faire feu de tout bois contre la mairie du haut de la superficialité de leurs convictions. Ils sont à l’action municipale ce que la pollinose est aux voies respiratoires : au mieux irritants, au pire cancérigènes.

*Asthme, étiologies et associations par Vervloet et Magnan, 2004
En effet, le platane est soumis à nombre de maladies parasitaires qui conduisent à leur dépérissement : l’oïdium des feuilles, l’anthracnose, le chancre coloré et les champignons lignivores. On peut aussi y ajouter les insectes : le tigre du platane, les pucerons, la mineuse de platane.

** Pollution biologique urbaine par le platane à feuilles d’érable MC Dumon et R. Auger in Bulletin de la Société pharmaceutique de Bordeaux, 2005

Le communiqué est disponible ici