Le Maire évoque le déconfinement

Après le confinement prolongé par deux fois, voici le temps du déconfinement... mais partiel celui-ci, en morceaux, épars, avec une marche à suivre qui unit l’art de l’improvisation à la complexité bureaucratique d’un certain ministère.

Sur ordre de l’Etat, les écoles sont les premiers établissements publics à réouvrir. Pour assurer la garderie des enfants pendant un mois, un certain ministère se repose sur les collectivités. Communes pour les écoles, Départements pour les collèges, Régions pour les lycées.
Laissant la responsabilité politique, l’organisation et les frais aux élus locaux, un certain ministère, donc, laisse deux petites semaines pour mettre en place un accueil effectif des élèves volontaires, les autres pouvant demeurer en enseignement à distance !

Sur 3 semaines, du 12 au 25 mai (???), les différentes classes sont invitées à revenir s’assoir sur les bancs de l’école pour les quitter fin juin*. Seulement il faudra les répartir par groupe de 15, occuper les autres ailleurs avec un personnel qui reste à trouver.

A Orange, cela concerne 10 écoles et potentiellement 2 200 élèves.
- Le « protocole sanitaire, écrit noir sur blanc, comprenant les gestes barrières » promis par M. Blanquer ? Il n’est pas encore déterminé par les services de l’Etat*.
- Les transports en commun ? Débrouillez-vous, mais respectez les règles de distanciation sociale*.
- Les cantines ? Débrouillez-vous encore, nous dit-on, il faut les désinfecter régulièrement, comme les classes*.
- Le respect des gestes barrières ? La police et la gendarmerie y veilleront à l’accueil des établissements (sic !)*
- Le port du masque ? Obligatoire pour le personnel à la charge de la collectivité. Pour les enfants, les débats ont encore lieu*...
- Les emplois du temps ? Il faut voir avec l’Inspecteur d’Académie*.
- Les activités périscolaires ? On vous laisse gérer*...

Avec légitimité, parents, professeurs, et personnels encadrants s’inquiètent de cette reprise concoctée par un certain ministère. Le mouvement des Stylos rouges de l’Académie a sensibilisé les élus locaux sur la question. Nous appuyons leurs démarches.

A Orange, si nous considérons le déconfinement comme une nécessité, nous nous opposons à cette réouverture décidée unilatéralement par les services de l’Etat. C’est pourquoi nous consulterons largement les familles orangeoises dans les jours à venir.

L’avis majoritaire des parents est clair : 6 familles sur 10 ne veulent pas remettre leurs enfants à l’école**. Soucieuse du bien commun, la Mairie d’Orange veut assurer la meilleure protection aux enfants et à son personnel.
Les enfants constituent sans doute le public le plus difficile à discipliner quant au respect des mesures de protection sanitaire. La crainte de nouveaux clusters est évoquée. Le bon sens commanderait sans doute de « déconfiner » les enfants en dernier.

* Consignes transmises aux maires par les services de l’Etat en Vaucluse par audioconférence le 24 avril (12 mai : rentrée des grandes sections de maternelle, du CP et du CM2 / 18 mai : rentrée des 6ème, 3ème, Première et Terminale / le 25 mai : les autres classes)
** sondage France Info : Qui a eu cette idée folle un jour de rouvrir l’école ? - Odoxa